Belfort/Affaire Hedi — Une trentaine de policiers se rassemble en soutien à Christophe I.

Belfort/Affaire Hedi — Une trentaine de policiers se rassemble en soutien à Christophe I.

Le 9 août, une trentaine de policiers se sont rassemblés devant le commissariat de Belfort. Il s’agissait d’une action symbolique visant à manifester leur « incompréhension, inquiétude et indignation » après l’incarcération de Christophe I., placé en détention provisoire pour un tir au LBD ayant touché Hedi à la tête – avant de le passer à tabac. Dans un geste qui rappelle ces casserolades pour lesquelles, on suppose, ils éprouvaient une sympathie sans borne, les policiers ont activé leurs deux tons (sirène produisant en alternance une tonalité grave et aiguë). Ils ont à cette occasion fait plusieurs déclarations qui méritent autant de mises au point.

Christophe I. est victime de « présomption de culpabilité »

Une position pour le moins progressiste de la part d’une entité qui se plaint sans cesse du laxisme de la justice. Celle-ci n’avait, on le rappelle, pas les mêmes scrupules lorsqu’il s’agissait du cas de Nahel. Gerald Darmanin, plutôt coutumier des positions fermes sur tout ce qui touche au punitif, avait employé les mêmes termes à la fin du mois de juillet. Il avait fallu que le président de la République rappelle, tétanisé et en sudation extrême, que « nul en République n’est au-dessus des lois ».

De fait, les agents continuent de réclamer une justice à deux vitesses, où les membres de la police bénéficieraient d’un traitement de faveur voire d’un statut privilégié.

« La police a reçu carte blanche pour rétablir l’ordre, sans faire de prisonnier »

Plus intéressant, le chef de la BAC locale estime que les actions de Christophe I. résultaient, sinon étaient alignées avec les directives reçues dans le cadre de cette opération de maintien de l’ordre. À moins qu’il faille y voir une volonté de placer le commandement marseillais lui-même en détention provisoire, la déclaration semble indiquer que l’institution policière peut s’octroyer des « cartes blanches » la protégeant de toute responsabilité pénale.

On les invitera donc aimablement à lire ce qu’Hannah Arendt a pu écrire sur l’obéissance, et rappellera qu’aucun fonctionnaire ne serait tenu d’obéir à un ordre illégal.